Encouragé par l’évolution des comportements des consommateurs et les besoins de leurs clients, le grossiste cherche à étoffer ses linéaires de produits de proximité. Dans l’Aube, il compte déjà 350 références locales.
La Halle de Metro, à Saint-Parres-aux-Tertres avait des allures de marché local, le 24 mars dernier. C’est que le grossiste alimentaire dédié aux professionnels de la restauration met en avant les produits fabriqués et transformés à proximité. Et il tient à le faire savoir. Dans chacun de ses magasins, il a organisé la semaine dernière une journée Origine France pour valoriser ses partenaires locaux, de plus en plus nombreux. « Nous avons signé il y a deux ans, une charte afin de valoriser la production agricole française dans la restauration indépendante », soulignait Angélique Berthereau, responsable de secteur, au milieu d’une dizaine de producteurs, invités à faire découvrir et goûter leurs réalisations ce jour-là. Derrière cette journée, à laquelle participaient plusieurs officiels et élus, le grossiste tenait à rappeler l’engagement dans lequel il s’inscrit, et de longue date. « On n’a pas attendu la charte pour développer des partenariats avec des agriculteurs voisins, appuie Clémentine Demanche, responsable Univers Sec. Notre objectif, c’est de faire redécouvrir la qualité des produits français et leur redonner une place de choix sur les cartes de tous les restaurateurs indépendants. » « Chez Metro, plus de 63% des produits vendus sont français, 100% des pommes de terre et des steaks hachés », a précisé Bruno Templé, directeur régional Nord-Est.
Plus de 300 références locales
L’entrepôt troyen compte en effet quelques 350 références produites dans un rayon de 100 km à la ronde : fruits, légumes, viande de bœuf, volaille, la marque compte aussi dans ses rayons l’Agneau de l’Aube, les Pigeons d’Onjon ainsi que des fromages et charcuteries locales. Une offre en constante évolution puisque Metro cherche à étoffer sa gamme locale. « Nous avons plusieurs produits en cours de référencement, par exemple les pains burger de la boulangerie Le Bon Pain de France », ajoute Clémentine Demanche. La mozzarella auboise, des légumineuses,… Metro cherche aussi des produits à haute valeur ajoutée, très demandés par les restaurants gastronomiques. La marque Nicolas Patatier s’inscrit dans cette démarche. « Nous avons développé une nouvelle gamme de pommes de terre exclusivement dédiée à la restauration pour répondre à un segment bien précis », expose Amandine Collot, responsable commerce et qualité de l’entreprise Soledy. La société trouvait légitime de rejoindre le grossiste Metro pour toucher ce marché très ciblé : « on a eu une convergence d’état d’esprit et d’intérêt c’est pour cela que nous sommes rentrés dans les Metro de Troyes, d’Auxerre et de Reims, à l’automne dernier » (lire par ailleurs).
Multiplier les canaux de distribution
Rémi Dangon aimerait lui aussi s’associer au groupe de distribution allemand. Le directeur d’usine de la cidrerie Maison Bellot, en Pays d’Othe, souhaite élargir ses réseaux de distribution. « Nous vendons beaucoup en vente directe et par tous les canaux possibles ». En passant par Metro, le responsable aimerait imposer le jus de pommes et le cidre locaux dans les évènements de proximité et évènements familiaux : « dans un secteur comme l’agroalimentaire en pleine mouvance, on se doit d’être présents partout ». A la clef, une nouvelle perspective de développement pour la coopérative qui produit 700 tonnes de pommes par an. Une source de revenu supplémentaire, pour les six producteurs de la maison. Et une visibilité non négligeable dans le paysage de l’agroalimentaire du territoire.
© Emeline Durand
« Une opportunité à ne pas rater »
Le Club I3A, association regroupant une petite cinquantaine d’entreprises alimentaires du territoire Champagne-Ardenne n’aurait manqué le rendez-vous pour rien au monde. L’association, qui accompagne les entreprises alimentaires de toutes tailles, voit dans l’ouverture de Metro aux producteurs locaux une occasion à ne pas rater. « Notre objectif, c’est de faire connaître les produits de nos 45 adhérents, de les faire référencer et de faire exister notre label Savoure la Champagne-Ardenne », rappelle Jean-Thomas Robichon, directeur de l’association. Lors de la journée Origine France, le 24 mars, plusieurs d’entre eux avaient d’ailleurs installé leur stand au milieu des rayons de Metro, invitant les clients à découvrir leurs produits. Camille Douay, fondatrice d’Absoluthé, des infusions et thés 100% solubles, aimerait que ses produits soient référencés dans les halles Metro. Sa poudre de thé, pratique, zéro déchet qui permet de boire littéralement le thé sans rien avoir à jeter pourrait séduire le secteur de l’hôtellerie comme celui de la restauration.
La patate bicolore s’invite sur les tables gastronomiques
Producteurs et vendeurs de pommes de terre et courges à Saint-Flavy, Amandine et Nicolas Collot ont développé une gamme destinée aux restaurateurs « avec du goût et simple d’utilisation » pour séduire une profession en recherche de produits à la fois de qualité et pratiques à utiliser. « Nos pommes de terre grenailles baptisées Célébration sont bicolores, issues de variétés anciennes et ne s’épluchent pas, ce qui répond totalement au besoin des restaurants gastronomiques », argumente Amandine Collot. L‘entreprise Soledy cultive aussi autour de l’Aube, des variétés de courges (potimarron et butternut) présentant deux fois plus de matières sèches et de fibres grâce à des méthodes culturales favorisant le goût. Un développement qui vise exclusivement à satisfaire le marché de la gastronomie, assume Amandine Collot. « On répond à un marché plus qualitatif, on ne vise pas la quantité comme cela a été le cas par le passé ».