La baisse du nombre de structures se poursuit, mais ralentit de nouveau. Cette baisse touche davantage les exploitations d’élevage que celles spécialisées en productions végétales.
Le ministère de l’Agriculture a dévoilé le 10 décembre les résultats du recensement agricole pour l’année 2020. Ils marquent une poursuite des tendances à l’œuvre sur la décennie 2000. Avec 389 000 exploitations recensées, la baisse du nombre de structures se poursuit, mais ralentit de nouveau. L’effectif est en diminution de 21% sur la décennie, alors qu’il avait diminué de 26% entre 2000 et 2010, et de 35% entre 1988 et 2000. Comme il y a dix ans, cette baisse touche davantage les exploitations d’élevage (-31%) que celles spécialisées en productions végétales (-9%), malgré le recul du nombre de structures viticoles (- 11 000) et arboricoles (- 6000). Le seul type d’exploitation à connaître une croissance en valeur absolue est l’ensemble constitué par l’horticulture et le maraîchage (+1000). La surface agricole utile française s’est stabilisée à 26,7 millions d’hectares, après une légère baisse de 1%) dans les années 2010. Mécaniquement, la taille moyenne des exploitations continue de progresser. En 2020, elles mesuraient en moyenne 69 hectares, soit 14 hectares de plus qu’en 2000, résume le ministère. Les élevages laitiers mesurent désormais 106 hectares en moyenne, contre 78 en 2010. Si bien qu’ils ont dépassé la taille moyenne des exploitations de grandes cultures (87 hectares en moyenne).
L’emploi continue de reculer
En parallèle, l’emploi a également continué de baisser, de 12% (en équivalent temps plein) soit un peu moins vite que le nombre d’exploitations agricoles, signe d’une augmentation du nombre d’actifs par ferme. Quelque 759 000 personnes occupent un emploi permanent dans les exploitations agricoles (583 000 ETP). De son côté, la part des salariés continue de progresser, pour atteindre 139 000 ETP. Le nombre de saisonniers est quant à lui en légère baisse, à 76 000 ETP. La part des femmes cheffes, coexploitants ou associés actives est encore en recul (-0,5 point), sous l’effet de l’érosion du modèle d’exploitation familiale gérée en couple. Le niveau de diplôme des chefs d’exploitation et coexploitants a continué de grimper : 55% d’entre eux ont un diplôme au moins égal au baccalauréat, contre 38% en 2010. Les chefs d’exploitation continuent de vieillir. Un quart d’entre eux ont plus de 60 ans, contre 20% en 2010. C’est la tranche de population dont l’effectif croît le plus, celle des moins de 39 ans restant stable.
Le verre à moitié plein pour la FDSEA
Réagissant à la présentation du recensement agricole 2020, dans un communiqué paru le 12 décembre, la FNSEA et les JA ont choisi de voir le verre à moitié plein, observant que « le modèle agricole français demeure familial, à taille humaine et fondé sur la qualité !». Les deux syndicats tirent par exemple comme « premier enseignement » que «la surface agricole utile demeure stable, avec 50% de la surface du territoire métropolitain cultivée», ce qui est un «élément capital pour reconstruire notre souveraineté alimentaire». Elles se félicitent par ailleurs de « l’orientation vers une production diversifiée ». Elles s’inquiètent tout de même de « l’avenir de l’élevage » et du «renouvellement des générations» («58% des agriculteurs ont plus de 50 ans et 100 000 exploitations ont disparu en 10 ans»).