Ce fils d’agriculteur aubois a trouvé dans son métier, la combinaison parfaite à ses yeux entre deux de ses centres d’intérêts : l’agriculture et la recherche. Chez Vivescia, l’expert en innovation agronomique environnementale ne met pas seulement les pieds dans la terre.
Chausser les bottes pour aller faire son travail, une évidence pour Etienne Mignot. Ce fils d’agriculteur aubois en grandes cultures céréalières, betteraves, oléoprotéagineux savait et, de longue date, qu’il voudrait faire de l’agriculture son métier. Ce qu’il savait sans doute moins, c’est la manière de l’envisager. Entre suivre les pas de son père à Yèvres-le-Petit ou tracer son propre chemin, le jeune Aubois de 24 ans a choisi… de ne pas choisir. Guidé par une conviction : celle de travailler en lien avec la terre, et la conservation des sols.
Depuis un peu plus d’un an, Etienne Mignot est expert en innovation agronomique environnementale chez Vivescia. En charge des dossiers colza et agriculture de conservation des sols. Un poste qui n’est pas dû au hasard. « J’ai toujours aimé l’agriculture mais aussi les sciences. Après mon bac S, j’ai fait une école d’ingénieur. Je savais que je voulais travailler dans le milieu agricole mais je voulais y associer de la technique, et la recherche m’intéressait aussi beaucoup ». Etienne Mignot part alors en stage à l’étranger, au Canada lors d’un premier stage professionnel, et se frotte assez rapidement à l’agriculture de conservation des sols lors d’une seconde expérience, chez un fabricant de machines agricoles spécialisé dans les semis directs. Un domaine qu’il connaît bien puisque son père a lui-même développé cette pratique culturale sur son exploitation. La suite en est presque logique. « Je me suis rendu compte, complète l’ingénieur, que j’aimais travailler sur les problématiques agronomiques, en lien avec la recherche et le développement, les couverts végétaux, l’allongement de la rotation des cultures ».
Autonomie azotée
Entré chez Vivescia à l’occasion de son stage de dernière année, Etienne Mignot se fait rapidement repérer. « J’ai été embauché en CDI avant même la fin de mon stage, parce qu’il y avait une envie de la part de Vivescia de développer l’agriculture de conservation des sols », atteste modestement l’expert en innovation agronomique, qui s’estime très chanceux de cette opportunité. Au sein du service agronomique, il accompagne désormais avec un collègue, quelques 350 agriculteurs dans cette démarche, à la recherche des couverts végétaux pour aller chercher l’autonomie azotée. Concrètement, Etienne Mignot rencontre les agriculteurs cinq à six fois dans l’année dans les champs pour les décisions de protection de cultures, d’implantation, de choix de variétés. Son quotidien se partage depuis cet automne avec une seconde mission : le référencement variétal du colza pour trouver des solutions et que « cette culture peu présente cette année à cause des aléas climatiques ». Convaincu de l’intérêt de la culture dans la région, Etienne Mignot est de ceux qui cherchent des solutions pour qu’elle « puisse retrouver sa place dans les territoires de la région dès l’année prochaine ».
Un monde vivant
Ce qu’Etienne Mignot apprécie dans son poste, c’est la combinaison du terrain au contact des agriculteurs à la partie essais et à la relation avec les semenciers qui mettent au point les produits adaptés. « Je travaille dans un monde vivant avec des micro-organismes, des bactéries qui s’expriment ou pas d’une année à une autre ce qui nécessite une adaptation permanente. On teste différentes solutions pour trouver en fonction du sol, des années, laquelle va permettre à l’agriculteur de valoriser son sol à la hauteur de son travail, de vivre de son métier. Non seulement c’est une remise en cause permanente pour savoir comment réussir ses couverts, mais humainement, c’est aussi très enrichissant. »
Et l’exploitation familiale dans tout ça ? Etienne Mignot ne sait pas encore s’il prendra la suite de son père. Il travaille déjà avec lui ponctuellement, en tant qu’aidant familial. « J’aimerais m’installer, souffle l’ingénieur, mais le contexte politique me donne à réfléchir. » Son épanouissement non dissimulé au sein de Vivescia peut-être aussi.
© Emeline Durand