Elles ont lancé il y a quelques mois leur activité agricole dans l’Aube, alors qu’elles ne sont pas du milieu. Ces « hors cadre familial », comme on les appelle, exposent leurs motivations et choix ainsi que le parcours qui les a conduit à la tête de leur jeune entreprise.
Zoom sur Charlotte Deglaire, éleveuse multifacettes. A 33 ans, l’agricultrice installée depuis moins de deux ans combine, à Brévonnes, l’élevage et la vente directe à une pension équine couplée à visites pédagogiques.
D’où venez-vous ?
Mes parents ne sont pas du milieu agricole. Quand j’étais plus jeune, j’allais chez un éleveur laitier qui avait des chevaux et c’est là que je suis tombée amoureuse de l’élevage. J’ai donc décidé d’aller dans un lycée agricole pour passer mon Bac et un BTS ACSE. Ensuite j’ai terminé ma scolarité avec une licence Contrôle laitier. Même si je savais que je voulais travailler dans l’élevage j’ai préféré commencé mes études dans quelque chose de plus généraliste. J’ai travaillé six ans à la Cialyn et trois ans chez Aub’aliment. Ces expériences m’ont beaucoup apporté pour mon projet.
Pourquoi avez-vous décidé de vous installer ?
Au départ, c’était le rêve de mon mari et nous avons concrétisé ce projet ensemble. Lui, est resté double-actif et moi je suis à 100% sur la ferme. Nous avons 55 vaches allaitantes. Nous faisons faire la partie grandes cultures. Et nous avons développé la vente directe (une vache par mois est vendue à la ferme), la vente aux particuliers de fourrages et petits ballots de paille, la pension équine, les visites/activités pour les enfants et l’accueil de camping-car.
Quels ont été les points positifs dans votre projet ?
Nos métiers nous ont permis de rencontrer beaucoup d’éleveurs. Notre cédant, qui connaissait mon mari, a facilité les échanges et le projet de reprise. Ensuite pendant le parcours à l’installation nous avons rencontrés beaucoup d’acteurs qui nous ont très bien accompagnés. Une force également à notre projet, est la complémentarité avec mon mari ainsi qu’une confiance mutuelle dans nos compétences respectives.
Au contraire, quels ont été les points négatifs ?
Au départ, nous avons eu la crainte de perdre du foncier. Des voisins avaient déjà fait des propositions d’achat. Sinon c’est plutôt du côté privé ! Nous avons dû et nous devons constamment rassurer nos familles de ce choix de vie. Et la garde d’enfants est difficile à trouver dans notre secteur.
De nouveaux projets en perspectives ?
Je veux travailler et diversifier l’accueil à la ferme.
© Propos recueillis pas Orlanne Genet