La Chambre d’agriculture de l’Aube et la coopérative agricole Scara ont créé l’Association Bio en Champagne crayeuse, un groupe technique pour obtenir des connaissances plus pointues des productions bio sur le sol de ce territoire. Avec, derrière, une logique de marché.
Le phénomène n’est pas nouveau : le bio prend de l’ampleur, notamment dans les exploitations en Champagne crayeuse ces dernières années. Depuis 2016, le nombre d’exploitations engagées en agriculture biologique a augmenté. Dans l’Aube, la hausse approche les 23% entre 2017 et 2018. Il en est de même pour les surface dédiées à ce mode de production, qui ont bondi de 40% dans le même temps.
Si le bio est encore à la marge dans le département – autour de 2% des surfaces selon l’agence Bio qui promeut la filière en France – contre 5% en moyenne en Grand Est, il est amené à se développer. Le Programme Ambition Bio du Gouvernement prévoit ainsi un objectif de 15% de la surface agricole utile d’ici fin 2022. Et les agriculteurs sont de plus en plus intéressés pour franchir le pas. « Mais ils se heurtent souvent à des incertitudes techniques, en particulier sur nos sols calcaires », note Alain Herbinet, président de la Scara. Avec la Chambre d’agriculture de l’Aube, la coopérative agricole céréalière a créé cet été l’Association Bio en Champagne crayeuse.
Référentiel technique
La structure se donne l’ambition d’expérimenter, avec les agriculteurs adhérents de l’association, les itinéraires techniques, variétés, espèces bio pour créer un référentiel technique spécifique à la Champagne crayeuse, Aube et Marne confondues. « Les connaissances dont nous disposons aujourd’hui ne ciblent par les particularités calcaires de nos sols, relate Alain Herbinet. Tout en veillant à respecter un assolement cohérent, il faut trouver les variétés les mieux adaptées ». Au sol, mais pas seulement. Cette co-construction entre exploitants et organismes accompagnateurs vise aussi à adapter les productions bio aux débouchés « et assurer en produisant pour un marché bien déterminé, porteur, un revenu à l’agriculteur », soutient Alain Herbinet.
Deux conseillers techniques se chargent déjà des tours de plaine, collectifs et individuels auprès des neufs agriculteurs bio pionniers, qui ont rejoint l’association. Ce travail conjoint à la Scara et la Chambre d’agriculture, est destiné à mutualiser les actions techniques sur un même territoire pour mettre en place, via des prestations d’accompagnement, des méthodes de production permettant de maximiser les résultats économiques des exploitations biologiques de la Champagne crayeuse. « Un projet territorial, au service de la création de valeur sur le territoire », insiste Alain Herbinet.
© Emeline Durand