Avec un début d’année déjà chaud, les débuts de vols de ravageurs pourraient avoir de l’avance dans la région. Arvalis, l’institut du végétal, recommande une intervention agronomique.
La pyrale du maïs est un ravageur qui se développe dans les zones de production du maïs grain et du maïs fourrage, avec une incidence sur le rendement et la qualité qui peut être forte. Même si la pression semble avoir été plus faible en 2019, une vigilance accrue est toujours de mise vis-à-vis de ce ravageur. Il est nécessaire d’observer attentivement ses cultures et de se renseigner sur le déploiement potentiel du prédateur. La pyrale est présente dans tous les départements de notre région, à une densité de population variable. Des comptages de plantes présentant un symptôme de présence de pyrale (perforations des tiges/épis, casses de plantes) sont réalisés à l’automne par différents partenaires pour cartographier les zones à risques pour l’année suivante. Ces cartes sont publiées dans le Bulletin de Santé du Végétal de l’institut à l’automne à l’issue des observations.
Les méthodes de lutte
Les méthodes de lutte sont agronomiques, biologiques et chimiques. Le broyage des cannes et des bases de plantes juste après la récolte et le labour permettent la destruction des larves diapausantes à l’entrée de l’hiver. Cette intervention agronomique est nécessaire dans toutes les régions où la pyrale est présente pour freiner le développement de la pyrale pour les années suivantes. En cours de campagne, le piégeage a pour but de repérer le début et le développement du vol de papillons et ainsi de positionner au mieux la lutte contre ce ravageur. En effet, pour être efficaces, les interventions en végétation (trichogrammes et chimie) doivent être correctement positionnées dans le temps par rapport au vol des papillons. Au tout début du vol des papillons, la dépose de trichogrammes (lutte biologique) permet de limiter la proportion d’œufs de pyrale viables. Le trichogramme est une toute petite guêpe qui pond ses œufs dans les œufs de pyrale, stoppant ainsi leur développement. Les diffuseurs (voir photo n°1) déposés par les agriculteurs dans les champs contiennent des œufs de trichogrammes à différents stades. La sortie échelonnée des trichogrammes adultes (voir photo n°2) permet ainsi de mieux couvrir la période de ponte des pyrales. La lutte chimique vise, selon les spécialités commerciales (Pyréthrinoïdes ou de Coragen), les œufs ou/et les jeunes larves de pyrale avant qu’elles ne pénètrent dans la tige. Il n’existe pas de lutte curative après la pénétration de la larve dans la tige.
Champagne-Ardenne : des vols précoces
La somme des températures en base 10 depuis le 1er janvier constitue un bon indicateur de la précocité des premiers vols de pyrale, en complément des relevés de piégeages. Côté température, sans surprise, l’année 2020 est chaude : à minima équivalente au décile 8 pour le secteur des Ardennes voire dans la lignée de 2018 (année exceptionnellement chaude) pour les trois autres stations de la Marne, de l’Aube et de la Haute-Marne. Les débuts de vols pourraient donc être 10 à 15 jours plus précoces que la normale. Il n’y a pas encore eu de capture de papillons dans le cadre du réseau d’observation du BSV champardennais mais les pyrales volent actuellement en Alsace et les premières captures en région Centre ont eu lieu la semaine dernière.
© Anne-Sophie COLART, ARVALIS – Institut du végétal