La concession Martel affiche une bonne vitalité durant la crise, malgré de profondes disparités dans la profession agricole. Une situation que le groupe doit notamment, estime son directeur, Alexandre Martel, à une équipe « motivée et impliquée ».
Elle fait partie de celles qui ne connaissent pas la crise. La concession Martel n’a pas vu son activité se réduire depuis le début du confinement. C’est en tout cas ce qu’assure Alexandre Martel, dirigeant du groupe, qui compte 74 salariés et cinq bases dont deux dans l’Aube, à Plancy-l’Abbaye et Chaumont-sous-Barbuise. « On a fait le choix dès le départ de ne pas arrêter les activités, notamment en magasin et dans nos ateliers, certes en mettant des mesures de protection en place. »
Des salariés qui ont toujours répondu présents, une équipe administrative en télétravail pour la plupart, à part du chômage partiel pour arrêt maladie ou garde d’enfants, le travail est assuré à 100%. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que dans les ateliers de ce spécialiste de la pulvérisation et des tracteurs, on ne chôme pas. Soutenue d’ordinaire à cette période de l’année, et malgré le confinement, l’activité « est plutôt bonne, juge Alexandre Martel et, on n’a pas senti de baisse. » Le directeur concède cependant qu’il a fallu repenser l’organisation mais que tout s’est fait plutôt facilement. « Nous disposons de grands espaces « où il est plus facile de respecter les distances. On a organisé des rotations pour la pause du midi, adapté les vestiaires. On passe commande par téléphone avant de venir réceptionner dans le magasin. Finalement le plus difficile c’est peut-être de faire respecter les consignes de distanciation à nos clients », lance Alexandre Martel. Le groupe n’a pas non plus été impacté par d’éventuelles pièces manquantes pour effectuer les réparations d’usage. A part des délais rallongés en début de confinement, la concession n’a d’ailleurs enregistré aucune pénurie.
Démonstrations chez les clients
Les démonstrations de matériels, notamment en pommes de terre en mars, ont même pu se poursuivre. Evidemment, les situations ont été adaptées pour assurer la sécurité des clients comme du personnel. Pose de centrale de lavage de mains sur les engins de démonstration, réduction des démonstrateurs à un par tracteur, en dehors de ces aménagements, « les démonstrations individuelles ont pu se dérouler et ont même reçu un très bel accueil » se réjouit le directeur, surpris même, d’un tel engouement de la part de ses clients, comme de ses équipes, « très impliquées pour assurer le service client » apprécie Alexandre Martel. Ces rendez-vous se déroulent actuellement pour la partie désherbage mécanique.
Le responsable se projette désormais dans la période « de l’après ». Une chose est sûre, le mode « drive » va continuer. L’entreprise réfléchit d’ailleurs à faire évoluer son site internet pour que les commandes puissent être passées par ce canal. S’il reconnaît que l’agriculture en Champagne, « entre dans une crise sans précédent » (lire par ailleurs), cela ne remet pas en cause la stratégie de développement de la concession agricole familiale créée il y a plus de soixante-dix ans. Martel développe depuis deux ans la commercialisation de matériel de pomme de terre et d’irrigation avec la marque AVR. Un axe à poursuivre mais qui sera, Alexandre Martel le sait, à adapter avec les nouvelles façons de travailler du monde agricole au sens large.
© Emeline Durand
Un euro donné par heure travaillée
Le groupe Martel a décidé d’apporter sa pierre à l’édifice et de soutenir le monde de la santé. Entre le 14 avril et le 11 mai, elle reversera un euro par heure travaillée à la fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France.
« La Champagne dans une crise sans précédent »
Il y aura un contrecoup du covid-19 : Alexandre Martel en est persuadé. Le chef d’entreprise se dit inquiet pour les productions agricoles au sens large et notamment dans la région. « La Champagne entre dans une crise sans précédent. L’élevage laitier et allaitant connaît une baisse de volumes et de prix, un effet ciseau dévastateur dans un secteur déjà en difficulté. La crise sur les marchés mondiaux impacte le colza, la pomme de terre, la viticulture. Il va y avoir des problématiques majeures et de vraies modifications. Notre métier va sûrement changer lui aussi on vend et on réparer des machines. On devra peut-être apporter dans l’avenir des solutions, de l’usage à la place de la propriété. »