Avec l’interdiction des néonicotinoïdes et la douceur du climat cet hiver, de fortes attaques de pucerons sont constatées. Dans l’Aube, 100% des parcelles sont touchées.
Depuis une quinzaine de jours, les plantations de betteraves sont attaquées par des colonies de pucerons verts. Un insecte que connaissent les betteraviers et qui peut avoir des conséquences dévastatrices puisque qu’il transmet le virus de la jaunisse. Résultat, les rendements peuvent être diminués de 30 à 50 %.
S’il est encore trop tôt pour se prononcer, l’Institut technique de la betterave (ITB) déplore déjà des dégâts exceptionnels dans la région. « Dans l’Aube, annone Maxime Allart, responsable de l’expérimentation pour l’ITB, 100% des parcelles sont touchées avec des pucerons constatés sur une plante sur deux. C’est du jamais vu même avant néonicotinoïdes. » La pression est plus importante au sud de la région Champagne-Yonne, c’est-à-dire dans l’Aube, où l’hiver a été particulièrement doux et le printemps chaud et sec. De quoi favoriser une arrivée précoce et généralisée des parasites.
Le Teppeki à partir de deux feuilles
Une situation inédite soulève l’ITB, qui a de quoi déstabiliser. En effet, depuis l’an dernier, les planteurs n’ont plus le droit d’utiliser des néonicotinoïdes pour combattre cet insecte. Le Movento vient d’obtenir une autorisation de mise sur le marché mais il est recommandé de l’utiliser à partir de deux feuilles. Ensuite, à partir de six feuilles, il faudra passer au Teppeki. Grâce à la mobilisation de la Confédération générale des planteurs de betterave (CGB), appuyée par son institut technique (ITB), le Teppeki pourra désormais être autorisé à partir du stade deux feuilles afin d’apporter une réponse immédiate aux fortes infestations constatées en plaine. La décision a été officialisée le 29 avril. Le traitement pourra également être fait à deux reprises, pour couvrir, en cas de besoin, toute la période de sensibilité des betteraves aux pucerons verts, c’est-à-dire jusqu’à la couverture du sol. Une bonne nouvelle pour les betteraviers qui peuvent dès à présent utiliser cette alternative. Pour en voir les effets, il faudra en revanche patienter. « Il n’y a pas de corrélation entre les pucerons verts et la jaunisse. Les deux produits homologués sont efficaces, mais on ne connaît pas à ce stade le pouvoir virulifère de ces insectes », ajoute Maxime Allart. Il est fort probable, selon l’ITB, qu’une deuxième intervention soit possible dans les semaines à venir.
© Emeline Durand