Les conditions climatiques sont assez contrastées depuis quelques semaines : d’une période très humide et douce à la sortie de l’hiver, l’anticyclone actuel apporte le soleil, avec des gelées matinales il y a encore une semaine, et des températures parfois supérieures à 20°C en journée.
Les céréales et le froid : un impact faible
Les 10 derniers jours ont été marqués par des températures très fraîches le matin (températures inférieures à -2°C en plaine, pouvant même aller à -8°C dans les secteurs les plus froids) [Graphiques n°1]. Ces températures sont relevées sous abri, La température au champ est inférieure de 3 à 4°C en moyenne. La résistance des céréales au froid passe progressivement de -7C (sous abri) à 0°C autour de la floraison [Figure n°1].
Figure n°1 : Sensibilité des céréales au froid (source : ARVALIS – Institut du végétal)
Ces températures très fraîches ont été accompagnées d’un très bon rayonnement et d’une humidité relative globalement faible, ce qui permet de tempérer les effets du froid et d’avoir, par conséquence, des conditions climatiques favorables à la photosynthèse. Par ailleurs, les conditions venteuses peuvent engendrer des dégâts foliaires, sans pour autant avoir de conséquences sur la productivité.
Les céréales et le sec : des jaunissements constatés
Un climat sec s’est installé dans la région depuis la mi-mars. Selon les dates d’apports d’azote et le cumul de pluies observés, une partie de l’azote n’est à ce jour pas absorbée par la plante: de fait, les jaunissements actuellement observés dans les parcelles sont les symptômes de carences induites en éléments minéraux. Le retour des pluies permettra au système racinaire de reprendre pleinement l’absorption de l’azote. Un diagnostic (N-tester® ou Farmstar Expert®) est vivement conseillé, mais il conviendra d’attendre 15 jours minimum après les pluies pour laisser le temps aux plantes de valoriser cet azote.
A noter : les effets de la sécheresse précoce à montaison (avant dernière feuille) peuvent être partiellement voire totalement gommés si la densité épis reste non limitante, si l’Indice de Nutrition Azoté (corrélation entre biomasse produite et azote absorbé) est bon à floraison et si la surface foliaire n’est pas trop altérée.
Cette baisse de la RU s’opère avec une avance de 10-15 jours pour les sols profonds de la région. Dans les sols les plus superficiels (graveluche, barrois), l’état de la réserve utile est à un niveau plus faible que la médiane 20 ans. En l’absence de pluie, ces types de sols pourraient entrer en réserve de survie d’ici 8-10 jours (déficit hydrique pour la plante).
© ALEXIS DECARRIER, MÉLANIE FRANCHE, PHILIPPE HAUPRICH, CÉLIA COLIN – ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL