Des bras en veux-tu en voilà. Damien Vuibert, qui dirige avec son frère Le Palais Fermier de Grange-Lévêque en est encore estomaqué : depuis les appels à main d’œuvre relayé la semaine dernière par le gouvernement, les médias, les acteurs du monde agricole, il ne décroche pas de son téléphone : « tout le monde, du transporteur à la coiffeuse veut venir nous aider, je pourrais embaucher le département ». Une bonne nouvelle pour le maraîcher qui est passé en deux semaines par toutes les émotions : « du stade catastrophique au stress de sécuriser le travail de notre personnel à l’inquiétude de nos clients nous demandant si on restait ouvert, puis la fermeture des marchés, finalement rouvert sous conditions ». On s’adapte et surtout, on a adapté notre modèle. « Hyper sollicité » au niveau des commandes qui « ont explosé », le Palais Fermier a mis en place un système de commandes en ligne et dépôts de paniers directement dans le coffre des voitures. La main-d’œuvre locale recrutée pour compenser l’absence d’ouvriers venant habituellement de Pologne, a rapidement du se former. « On doit arracher plus de poireaux, d’endives, on est en pleine récolte des radis, salades. » L’entreprise tourne à plein régime mais pour Damien Vuibert, pas question de produire plus : « cela s’anticipe sur un an. Et puis aujourd’hui, les clients sont contents de nous trouver. Mais demain, tout le monde nous aura oubliés. Damien Vuibert s’inquiète aussi de son activité post confinement : comment on va trouver de la main-d’œuvre quand tout le monde aura repris le travail ? »
© EMELINE DURAND