Réduite mais indispensable, l’activité dans les concessions agricoles s’organise au rythme des réparations à distance et sur place. Mais aussi des stocks.
Pas question de s’arrêter. Les concessions agricoles sont aussi sur le pont et s’adaptent à leurs nouvelles conditions de travail. Mesures de protections renforcées, dépannage à distance quand c’est possible, l’activité se poursuit. « On est un maillon de la chaîne, notre base reste ouverte aux agriculteurs », argumente Philippe Miguaise, directeur général de PM Pro. A Feuges, le magasin reste effectivement ouvert aux horaires habituels, y compris le samedi matin. Mais l’entrée est réservée aux agriculteurs, l’accès au magasin limitée à deux personnes. Au sol, des marquages délimitent les distances minimales à respecter. Un seul vendeur est présent, contre deux en temps normal. L’activité est certes réduite, mais continue. Pour s’en rendre compte, il suffit de pousser vers l’atelier : ici, les trois quarts de l’équipe sont à l’œuvre. Il faut répondre au téléphone pour tenter d’aider l’agriculteur à distance. Quand c’est impossible, un mécanicien se rend sur place pour effectuer la réparation en respectant les gestes barrières. « Chez PM Pro, nos pulvés et tracteurs sont déjà équipés de suivis par télémétrie. Cela facilite le dépannage et permet d’avoir tout de suite le bon diagnostic », explique le directeur. Le magasin n’enregistre pour l’instant pas de pénurie de pièces. « On a un volume de stock important de pièces détachées qui nous laisse deux mois devant nous », garantit Philippe Miguaise. Le magasin continue aussi à être approvisionné par la marque John Deere.
Dépannages urgents seulement
Evidemment, les dépannages les plus urgents sont effectués en priorité. « Pas question de réparer une climatisation défectueuse, souffle Franck Charton concessionnaire de TSA Agri Saint-André-les-Vergers et d’Agrimax. » La base de Coclois a équipé ses mécaniciens les plus autonomes pour qu’ils puissent travailler de chez eux et réparer quand c’est possible. La moitié de l’équipe est opérationnelle et pour l’instant, dispose encore des pièces et du stock nécessaire. Le magasin en revanche est fermé mais les agriculteurs peuvent appeler depuis la grille pour qu’on vienne leur ouvrir. « Les vendeurs sont au chômage partiel, les secrétaires en télétravail », liste Franck Charton également responsable de deux autres bases. L’activité continue, mais le responsable ne saurait dire combien de temps cela peut durer. « Plus les jours passent, plus cela devient compliqué d’obtenir des pièces, les fournisseurs commencent à fermer. Ça coince sur certaines pièces, on a eu le cas avec une pompe de pulvérisateur qui est HS. On essaie de trouver des solutions, avec le matériel d’autres agriculteurs. Le système D se met en place. »
© Emeline Durand