A l’appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, une cinquantaine d’agriculteurs aubois ont rejoint le millier de tracteurs qui ont bloqué la capitale, le 27 novembre.
« Macron, réponds ». Le message on ne peut plus clair, était écrit et placardé noir sur blanc sur les tracteurs qui ont bloqué Paris, le 27 novembre. Mercredi, une cinquantaine d’agriculteurs du département de l’Aube se sont levés très tôt pour défendre le droit de continuer à exercer leur métier dignement. A l’appel de la FNSEA et des JA (Jeunes Agriculteurs), ils ont convergé en tracteur pour certains, vers Paris. Au total, un millier d’engins agricoles venus d’une dizaine de départements du nord et de l’est de la France, ont ralenti le trafic autoroutier dès 6 heures du matin et largement perturbés la circulation parisienne.
Une partie du cortège a ensuite rejoint l’avenue Foch et les Champs-Elysées. Objectif : bloquer la capitale pour faire entendre leurs revendications, sur fond d’agribashing permanent, alors que les négociations commerciales sont en cours avec la grande distribution. « Les mouvements dans les départements ces dernières semaines et dans les supermarchés n’ont rien changé, dénonce David Passé, agriculteur à Vendeuvre sur-Barse. Macron ne nous entend pas », La profession agricole attend désormais des réponses concrètes du Président de la République et le soutien de l’Etat. Ils demandent la fin de toutes les distorsions de concurrence et l’application pure et simple de la loi Egalim. Issue des Etats généraux de l’alimentation, elle devait ramener du revenu dans les fermes grâce au rééquilibre des relations commerciales. Les agriculteurs disent aujourd’hui ne pas en voir les fruits.
« La cocotte-minute prête à déborder »
David Passé fait partie de ceux qui ont trouvé le réveil très matinal. Mais pour cet adhérent aubois à la FDSEA, la mobilisation est indispensable. « On doit rester unis. La cocotte-minute est prête à déborder. Venir ici à Paris, c’est la seule solution pour que Macron nous entende. Les mouvements dans les départements n’ont apporté aucune avancée. La pression médiatique continue, la profession est toujours mal vue. Il faut que nos grands dirigeants nous écoutent : on veut mettre des Zone de Non traitement dans nos champs. Mais pourquoi serions-nous les seuls en Europe à en avoir ? On est loin d’être des pollueurs. Demain s’il n’y a plus d’agriculteurs en France, les villages vont mourir. »