La notoriété de la convention d’affaires Biogaz Vallée qui réunira les 13 et 14 novembre, tous les acteurs de la méthanisation, illustre le déploiement d’une filière ambitieuse, en particulier dans le département.
Ils seront 300 à participer à la prochaine convention d’affaires Biogaz Vallée les 13 et 14 novembre à Troyes (lire encadré). Soit 20% de plus que le précédent rendez-vous qui s’est tenu à Rennes il y a un an. Un très bon signal selon Grégory Lannou, directeur du cluster implanté depuis 2011 à la technopole de Troyes qui ne doit rien au hasard. « Le gaz renouvelable a un rôle prépondérant à jouer dans le mix énergétique français, parce qu’il est renouvelable, produit en France dans les territoires ruraux ce qui permet d’amener de l’activité économique par le monde rural et aussi parce que cela a plein de vertus : production d’un fertilisant, d’un carburant vert pour les transports en commun notamment sans oublier l’injection dans les réseaux de chaleur de type gaz de ville ou électrique ». Une énergie qui verdit le réseau donc et permettrait de se passer du moins en partie, du gaz importé de l’étranger.
Bien identifier son gisement
On le voit, les avantages sont nombreux, en particulier pour le monde agricole. Dans l’Aube, la méthanisation connaît un essor depuis une dizaine d’années. « Elle permet de diversifier son activité, souvent dans des périodes de cession ou transmission», observe Grégory Lannou. Mais elle compile aussi d’autres atouts : maîtriser la fertilisation de ses sols en produisant son propre digesta, valoriser les couverts végétaux… Dans le département et contrairement à certains voisins, on sent effectivement un réel intérêt des porteurs de projets – essentiellement des agriculteurs seuls ou en regroupement- avec une demande en hausse. Mais pas partout. « On observe un fort essor sur la plaine crayeuse, au nord nord-ouest, dans le Nogentais, Romilly, au nord de Troyes, en plaine d’Arcis, qui sont situés sur la zone des réseaux de gaz, précise Audry Croenne, chargé de projets méthanisation à la chambre d’Agriculture de l’Aube. Cet intérêt est à mettre en corrélation avec le potentiel de déploiement des installations. « Ill y en a », soutient Audry Croenne. La question est de savoir à quel gisement on fait appel (effluent d’élevage, cultures intermédiaires, production industrielle…) et comment être autonome par rapport à ce gisement.
« Il faut aussi se poser la question de la valorisation énergétique, ajoute Grégory Lannou. En cogénération, le projet a du sens quand on a identifié une utilisation de la chaleur à diffuser toute l’année : séchage de fourrage, de plaquettes, serres, l’équilibre environnemental et économique de l’exploitation en dépend ». Dernier point, le foncier : en méthanisation, rappelle le directeur de Biogaz Vallée, « on ne produit pas uniquement de l’énergie : on produit du digesta, on transforme la matière donc il faut du foncier pour épandre et il faut du foncier pour produire les couverts végétaux. »
De nouvelles valorisations
Pour que la filière se développe reste à maîtriser un paramètre, de taille : les coûts d’investissement et de fonctionnement, plusieurs millions d’euros en moyenne, qui doivent impérativement diminuer. Le cluster Biogaz Vallée y travaille activement. « Le comité stratégique de filière a fixé à 30% la réduction des coûts d’ici 2030 », poursuit Grégory Lannou. La condition indispensable pour multiplier les installations et permettre ainsi de la création de valeur pour les territoires ruraux et ceux qui y vivent. D’autant que cette énergie-là n’a pas dit son dernier mot. Porteuse, la filière méthanisation pourrait également s’envisager à travers diverses utilisations permettant de voir se développer d’autres projets. En amont de la filière, la valorisation de coproduits tels que les pulpes de betteraves, pommes de terre pourraient aussi être collectés pour être valorisé et transformé en énergie verte. Même chose pour les bio-déchets issus de restes de cantine, de restaurations collectives, de grande surface, « qui doivent désormais être recyclés », poursuit Grégory Lannou. A l’autre bout de la chaîne, il y a aussi le déploiement du gaz naturel dans les véhicules. Et de nouvelles synergies à envisager sur les territoires avec d’autres énergies renouvelables, notamment l’éolien. ©Emeline Durand
Convention d’affaires : l’accélérateur de projets
Deux jours de rencontres, plus de 750 rendez-vous affaires, 300 professionnels du biogaz : fournisseurs, décideurs et porteurs de projet. Conçue par Biogaz Vallée, la convention d’affaires qui se déroulera les 13 et 14 novembre à Troyes se veut le rendez-vous incontournable pour qui souhaite construire une installation en lien avec la méthanisation. Gratuit pour les porteurs de projet, ces journées mêlant conférences et rendez-vous affaires permettent en un endroit unique et un laps de temps très court, de mettre en relation agriculteurs, industriels, collectivités avec les fournisseurs de solutions appliquées à la méthanisation et à la mobilité gaz.
Les porteurs de projet très motivés peuvent encore s’inscrire pour participer aux rendez-vous affaires.Contact : Grégory Lannou, Biogaz Vallée 06 86 70 07 04