A l’appel de la FNSEA Nord Bassin Parisien, seize départements sont venus manifester le 19 décembre devant le Louvre pour rappeler au président de la République ses promesses non tenues vis-à-vis de l’agriculture et interpeller le consommateur sur la nécessité de soutenir l’agriculture française face aux produits venant de pays où les normes sont moins strictes.
« Nous sommes venus dénoncer la non mise en place des promesses d’Emmanuel Macron » ! Devant plusieurs centaines d’agriculteurs réunis à l’appel de la FNSEA Nord-Bassin-Parisien, Damien Greffin, président de la FDSEA Ile-de-France, rappelle les enjeux de la manifestation qui s’est tenue le 19 décembre devant le carrousel du Louvre, en clin d’œil à l’investiture du président de la République en mai dernier. « Macron est un illusionniste qui manque d’ambition européenne », poursuit Damien Greffin sur la tribune, dos à la Pyramide du Louvre. Il déplore notamment « le spectre de la renationalisation de la PAC » et, dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation, la menace de céder uniquement aux pressions des ONG. Savamment mis en scène par des mimes sur l’estrade, ce double jeu du président de la République a également été illustré par les masques à son effigie, affublés d’un nez de Pinnochio, portés par une partie des manifestants. « Les agriculteurs sont dans l’incompréhension et dans l’attente », insiste-t-il.
Un rendez-vous à Matignon
Edouard Philippe étant indisponible pour des raisons officielles, une délégation de la FNSEA Grand Bassin Parisien a rencontré, après la mobilisation, Julien Turenne, Conseiller technique agriculture du 1er ministre.
Les élus syndicaux ont relaté leurs inquiétudes sur l’absence de rupture entre les positions politiques adoptées par le précédent gouvernement et celles d’aujourd’hui : « nous nous situons toujours dans la surtransposition à la française et le manque d’investissement à limiter les distorsions de concurrence dans les négociations internationales » a expliqué Damien Greffin, le président de la FNSEA Grand Bassin Parisien. Tous les sujets de crispation ont été évoqués : glyphosate, néonicotinoïde, SIE, CETA, MERCOSUR mais également la révision du schéma des structures, la fiscalité.
Globalement, les élus de la délégation ont mis en avant le sentiment d’absence de projet agricole pour la France. « Où voulons-nous aller ? Les agriculteurs vivent un sentiment de malaise sans perspectives politiques claires. Le sentiment du désengagement de l’Etat est important » ont-ils indiqué au conseillé du 1er ministre.
Le conseiller agricole n’a pas apporté de réponses nouvelles à toutes ces questions, notamment à deux jours du discours du 1er ministre à l’occasion de la clôture des Etats Généraux de l’Alimentation.
