Le Conseil Départemental de l’Aube a accordé une subvention de 50 000 euros pour renforcer le dispositif de soutien aux agriculteurs fragilisés associant la Chambre d’agriculture à la MSA Sud Champagne.
112 exploitants ont fait l’objet d’au moins une rencontre ; 33 ont nécessité plusieurs rencontres et un accompagnement social ; 3 ont été accompagnés soit pour une reconversion ou un départ ; 11 ont été accompagnés pour risques psycho sociaux ; 11 ont reçu une aide budgétaire ; 5 ont été guidés pour des accès à des droits ; 6 familles ont participé à un séjour répit…
Ces chiffres, concernant la période de septembre 2016 à novembre 2017 et donnés par la MSA Sud champagne, traduisent une augmentation de la dégradation des situations économiques des exploitations agricoles auboises. Les prix en berne, la crise laitière, les mauvaises récoltes céréalières de 2016, les aléas climatiques frappant à plusieurs reprises ces dernières années ont fragilisé les exploitations et pour certaines ont fortement perturbé leurs équilibres.
Dans ce contexte, depuis plusieurs années le dispositif REAGIR apporte un accompagnement de manière confidentielle et personnalisée aux exploitants les plus en difficulté. Piloté par la Chambre d’agriculture, qui délègue par convention à la MSA sud Champagne la mission d’accompagner les exploitants et leur famille sur le volet social et humain mise en place, ce dispositif doit faire face à des dossiers de plus en plus complexes.
Ceux-ci demandent des compétences très variées (technico-économiques, sociales, juridiques, etc.) et des accompagnements intégrant aussi les membres des familles (travail sur le budget familial, remplacement et séjour répit, mise en valeur de compétences pour des conjointes, journée « prendre soin de soi »).
Cette année suite à une demande de soutien présentée par la Chambre d’agriculture, le Conseil Départemental a accordé en mai dernier une enveloppe de 50 000 euros, qui permet de renforcer cet accompagnement, notamment d’accentuer l’action des travailleurs sociaux sur cette problématique. A ce sujet Didier Marteau, président de la Chambre d’agriculture rappelle : « nous apportons nos compétences techniques et nos expertises en matière de gestion des entreprises, mais le facteur humain est déterminant. Plus la détection des difficultés se fait tôt plus l’action de REAGIR est efficace. Cela suppose une présence renforcée sur le terrain pour proposer cet accompagnement qui s’appuie aussi sur le volontariat des exploitants. »
Eric Petit, président de la MSA Sud Champagne , ajoute : « cette enveloppe permet d’augmenter le temps des travailleurs sociaux dans ces actions d’accompagnement qui s’appuient sur un diagnostic permettant de mettre en oeuvre les moyens les mieux adaptés, tant pour l’exploitant, que pour son entreprise et pour sa famille. Or ces moyens sont très variables selon les situations rencontrées.» Quant à Bernard de la Hamayde, vice-président du Conseil départemental, il souligne : « ayant perdu la compétence économique, nous ne pouvons aider directement les exploitants. C’est pourquoi nous apportons notre soutien à ce dispositif, qui vise à accompagner d’une manière cohérente les exploitations en difficulté. »
François Noël